A découvrir sur les murs de la Cocotte et du Poulailler du 24 mars au 15 avril.
Vernissage vendredi 8 avril - 18h. Ouvert à tout le monde.
"Les œuvres sont inspirées par l'interrelation entre l'environnement et le corps humain. Ces séries artistiques parlent spécifiquement de l'eau et de nos l'océan, et de nos déchets emmêlés sous les vagues. J’ai été inspirée lors de mes promenades au bord de la plage pendant les deux dernières années de confinement, où je me suis trouvée souvent pour se balader et respirer.
Après une grande tempête j’ai découvert d’impressionnantes algues sur la plage. Ces algues ressemblaient au corps humain par leur taille, leur aspect chevelu, et leur cartilage. Elles sont apparues tout de suite comme un symbole de pouvoir de la nature et des liens avec nous. Ces jardins flottants sont notre avenir, notre réoxygénation. J’ai commencé ces séries de dessins dans l’admiration des formes organiques, des choses faites à la main et du temps qu’il faut prendre pour les observer. Il y a un élément de réflexion et de méditation nécessaire afin de créer ces dessins.
Ils représentent une étude de notre sensibilité et de l’importance de retrouver notre connexion avec la nature ainsi qu’avec le travail manuel plutôt que de se perdre dans le monde numérique. La connectivité qu'offrent nos océans se mêle à un monde virtuel, que le philosophe Jean Baudrillard a appelé le Simulacre, lorsque le faux, le simulé ou la copie remplace l'original. L'interconnectivité de l'ère numérique, qui nous connecte et nous tribalise a déplacé notre culture, notre pêche, illustrant ainsi la théorie du simulacre de Baudrillard.
J’ai été inspirée par les filets de pêche, la vitalité de notre océan, le mouvement du flux et du reflux et les tissus organiques de notre corps. Les piles de filets de pêche, autrefois tissés à la main avec du jute et du sisal, créant un mode de vie, ont été transformés en une méga-industrie qui remplace la culture par du plastique éternel. Dans ces aquarelles, on trouve des représentations du mouvement, de l’agitation, du morphing et des troubles causés par le changement. Dans ces œuvres, il y a un sentiment de retour à une sensibilité accrue envers la terre et le féminin, même si cela peut provoquer un sentiment douloureux.
Raina Benoit est une artiste polyvalente américaine vivant à Moulis-en-Médoc dans l'espace The Creative Refuge depuis 2015. Elle donne des cours de yoga, crée des savons, et essaie de vivre plus proche de la terre et de créer de l’art dans ses actions quotidienne, avec sa famille.