Samedi matin 11 juin, sur la place du marché de Soulac, entre touristes et habitués, est née une caudale de baleine, légère et de plastique vêtue....
Un atelier "sauvage" mais réussi !!
Ce samedi, Alea inaugurait pour la première fois un atelier libre, sur la voie publique. On le confirme, ce n'est pas facile d'être au four et au moulin, de participer à l'accrochage, découpage des bouteilles et d'inviter des participants à s'impliquer, à écouter le pourquoi du comment d'une telle opération.
Et pourtant... des Japonais, à peine débarqués de leur bateau de croisière, se sont approchés et ont immortalisé le travail de Catherine. Des Italiens, des Anglais, intrigués, admiratifs et curieux, mais aussi des Français de Savoie avec qui du coup les échanges ont été plus longs sur l'origine des déchets, le besoin de trier, les incivilités, les parcours des plastiques depuis la montagne jusqu'à la mer...
On le confirme encore, la sensibilité est là, quitte à ce qu'elle se traduise en actes, il y a parfois un pas à franchir.
Qui de cette dame trouvait l'exercice intéressant pour le refaire avec sa petite fille alors qu'elle-même est une retraitée d'une compagnie de fabrication de bouteilles en plastique...
Qui des parents qui voulaient bien laisser leur enfant faire l'atelier alors qu'ils allaient faire les boutiques...
Qui de ce Soulacais qui posait cabas et courses pour couper des morceaux de plastique, perçait et enfilait.
Qui parmi ces participants parcourraient tout le centre ville de Soulac à la recherche de plastique transparent, vert ou bleu...
Qui des commerçants du marché qui sont venus à notre rencontre, discuter, échanger, féliciter Catherine...
Qui tous ceux qui sont restés un long moment dans le soleil qui se reflétait sur les bouts de plastique...
Un spécial merci à CPIE Médoc toujours présent !!
Jean-Michel qui orchestrait les journées de l'Océan organisée par le cinéma Artec était là aussi, il veillait à ce que tout se passe au mieux sous un soleil radieux qui faisait danser les couleurs de la caudale.
Au total, il aura fallu environ 200 bouteilles et quelques mètres de fil pour tout fixer autour du cadre réalisé par Catherine Lacroix.
Une caudale comme un geste d'alerte
Le choix d'une caudale de baleine n'est pas simplement esthétique, même si son mouvement propose des courbes si parfaites.
Ce choix est bien sûr très symbolique car ces grands animaux marins meurent de nos déchets
La sculpture sera exposée dans l'été à Vendays-Montalivet pour continuer à sensibiliser.
Les océans étouffent sous le plastique, les baleines aussi
"Un cachalot mort de 10 mètres de long qui s’était échoué sur la côte méridionale de l’Espagne avait avalé 59 objets de plastique différents, pesant 17 kg au total. La plupart étaient des feuilles de plastique épais transparent servant à construire des serres à Almeria et à Grenade pour faire pousser des tomates et autres légumes pour le marché européen. Les autres étaient des sacs en plastique, neuf mètres de cordes, deux bouts de tuyaux d’arrosage, deux petits pots de fleurs, et un pulvérisateur en plastique. Le plastique gênait l’animal pour ingérer de la nourriture, et il a fini par bloquer son système digestif, entraînant sa mort. Ce n’est pas un cas isolé."
Source SeaShepherd 2013
Les baleines meurent de faim – l’estomac plein de nos déchets plastique (par Philip Hoare)
"En Janvier, 29 cachalots se sont échoués autour de la Mer du Nord. Les résultats des nécropsies (l’équivalent animalier d’une autopsie) de 13 de ces baleines, retrouvées sur les côtes allemandes, près de la ville de Tönning en Schleswig-Holstein, viennent d’être publiés. Les estomacs des animaux étaient pleins de débris plastique. Un filet de 13 mètres de long, une pièce de plastique d’une voiture de 70cm et d’autres morceaux de détritus plastiques avaient été involontairement ingéré par les animaux, qui les ont peut-être confondus avec leur nourriture, comme le calmar, leur met favori, qu’ils consomment en les aspirant dans leur bouche."